La jeune fille était arrivée depuis peu dans cet école. Mais la première chose qu'elle eut envie de voir, c'était cet amphithéatre.
Elle en avait vaguement entendu parler, mais une flamme s'était incrustée en elle. Le théatre ne l'avait jamais quitté, et elle ne manquait jamais une occasion de brûler les planches.
Elle avait pris son sac sur l'épaule, et avait couru rapidement vers l'amphithéatre, pendant la pause déjeuner.
La passion la brûlait, au point qu'elle en oubliait la faim. Sachiko était enfin arrivée.
La terre battue et grisâtre n'avait pas été foulé depuis des lustres. C'est comme ci l'enceinte de cet endroit l'attendait.
Elle posa son sac sur une tribune et s'avança au centre du Colisée. Des tirades lui montaient à la gorge, attendant qu'elle les déclame.
Une seule lui vint à l'esprit, une qui lui avait fait chaviré le coeur quand elle l'avait lu, puis entendu. Celle d'Hamlet, de William Shakespeare.
"Etre ou ne pas être, c'est là la question.
Y a-t-il plus de noblesse d'âme à subir
la fronde et les flèches de la fortune outrageante,
ou bien à s'armer contre une mer de douleurs
et à l'arrêter par une révolte ? Mourir,... dormir,
rien de plus; et dire que par ce sommeil nous mettons fin
aux maux du coeur et aux mille tortures naturelles
qui sont le legs de la chair: c'est là un dénouement
qu'on doit souhaiter avec ferveur. Mourir... dormir !
Dormir, peut-être rêver ! Oui, là est l'embarras.
Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la mort,
quand nous sommes débarrassés de l'étreinte de cette vie ?
Voilà qui doit nous arrêter. C'est cette réflexion-là
qui nous vaut la calamité d'une si longue existence. "
Elle se tut. La musique de sa voix avait emplit le Colisée un instant auparavant, mais maintenant, tout était calme.
La jeune fille ferma les yeux, et offrit son visage au soleil. Quand elle entendit des pas derrière son dos...